• Marcher, papoter : le résumé

    Quelques fermes, témoignages d'un  patrimoine rural qui fut important au XIXe siècle, subsistent dans le Var et encore un peu sur la Côte d'Azur,  notamment à Agay et en lisière de l'Estérel. Une découverte s'impose !

    la ferme du Grenouillet

    Apparue en 1735, en même temps que les autres fermes sur les terres du Seigneur d’Agay, la ferme du Grenouillet ressemble maintenant à un véritable petit hameau.

    Autour d’une belle esplanade ombragée par de superbes platanes s’organisent des bâtiments de tous âges.  Au nord un véritable mas provençal qui, suivant le principe d’expansion en fonction des besoins, voit son habitation  insérée entre le pigeonnier, la grange et l’écurie ; sur l’ensemble du bâti pierres apparentes et crépit rivalisent dans la durée. A l’ouest, en bordure de champ une belle petite bastide rutilante d’un blanc éclatant offre ses grandes ouvertures au plein sud. Au centre  un petit puits couvert et sa porte de bois ajoutent aux charmes surannés de l’ensemble,  de l’autre côté des hangars agricoles délimitent l’espace.  Un peu à l’écart perchée sur la pente douce du massif qui finit d’étaler là sa matière minérale se trouvent une belle maisonnette de pierres et les ruines d’une grande bergerie.  Chaque bâtisse retrace un morceau de l’histoire de ce lieu.

    Marcher, papoter : le résumé

    En 1735, c’est une petite ferme avec son puits, accompagnée de sa bergerie perchée sur les hauteurs,  qui est implantée en bordure du massif au milieu du domaine des Comtes d’Agay. Le métayer y cultivait pour son seigneur des céréales et s’occupait  d’un troupeau de chèvres et de moutons, troupeau important à en juger par les dimensions de la bergerie…

    En 1825, après la révolution et la Restauration, c’est une femme, propriétaire des lieux,  qui  fit construire  en bordure de champ, non loin des bâtiments de la ferme, une belle bastide et la maisonnette perchée. C’est elle qui fit certainement planter les magnifiques platanes de taille spectaculaire qui  maintenant dispensent sur l’ensemble leur ombre bienfaitrice. Etait-ce un lieu de villégiature ? La ferme était-elle louée à un fermier ?...

    Ensuite, c’est un industriel propriétaire de houillères qu’on retrouve sur la liste des occupants de ces lieux. Au milieu du XIXème siècle c’est le « boom » des exploitations minières, les forêts de pins du massif  sont alors exploitées pour la fabrication des étais de galerie. L’industriel logeait-il ici le personnel travaillant dans la forêt ? Parallèlement à cette activité la ferme était-elle encore en activité ?...

    En 1921, au retour de la guerre, c’est un fils des fermiers du Castellas qui vint s’installer à la ferme du Grenouillet ? Un homme issu d’une longue lignée d’agriculteurs implantée dans la région depuis des générations, un fils de  la famille Laugier. Les amandiers, les champs de légumes secs et les vignes couvrirent alors la moindre parcelle de terre cultivable  entourant le petit hameau. A la  ferme se trouvaient  aussi  les animaux habituels : lapins, volailles, porcs, vaches… chevaux et mulets. Les chevaux pour les travaux des champs et les mulets pour tirer des voitures hippomobiles que le fermier avait eu la bonne idée d’acheter pour  louer. En effet depuis l’arrivée du train et le percement de la route côtière la demande était très grande, pour le travail de construction mais aussi pour des promenades dans l’Estérel tout récemment ouvert aux touristes, et la ferme du Grenouillet était super bien placée pour cela !

    De nos jours, bien qu’une mention sur les cartes IGN indique un « centre équestre » à la ferme du Grenouillet le hameau ne semble plus qu’abriter la quiétude de quelques adeptes de la tranquillité appréciant la sérénité d’un lieu à l’écart de l’agitation citadine, plus d’animaux , plus de culture si ce n’est un potager à l’usage seul des habitants dont un... Laugier… Encore !

     

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  • Commentaires

    1
    Luc
    Vendredi 17 Novembre 2017 à 18:30

    Encore merci à Jeannine pour son implication et le soin avec lequel elle prépare ces randos qui font qu'on est toujours un  peu moins ignorants et quel plaisir  d'en savoir plus sur le travail de nos ancêtres pour lesquels j'ai la plus grande admiration.

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